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La consoude, bonne à tout faire

La consoude, bonne à tout faire

A la campagne, vous passez à côté, sans même savoir que la consoude est un trésor pour votre santé !

La consoude ou grande consoude (Symphytum officinalis) est une plante sauvage comestible, vivace, très robuste et vigoureuse (elle peut atteindre 80 cm et ses racines sont très profondes), aux multiples vertus. Elle fait partie de la famille des Borraginacées, comme la bourrache, notamment.

Ses feuilles lancéolées sont d’un vert assez clair jusqu’au vert foncé, suivant leur maturité. Pointues et nervurées, elles peuvent être très grandes et très larges.

Elles ressemblent à des oreilles d’âne, d’où son surnom évident : « oreilles d’âne ». Mais, la consoude a d’autres surnoms…

On l’appelle aussi « langue-de-vache », tout simplement parce qu’au toucher elle est rugueuse ou râpeuse (un peu comme une langue de vache, de chat ou un Velcro), à cause des petits poils courts et raides (mais non urticants) qui la parsèment. C’est ce qui permet de la distinguer de la digitale (qui est toxique), dont la feuille est toute douce.

Ont dit d’elle également que c’est l’épinard du pauvre ou la sole végétale, tout simplement parce que, comme l’ortie, elle a un goût iodé de poisson.

Enfin, elle est aussi appelée « la toute-bonne » : en lisant la suite de l’article, vous comprendrez pourquoi !

La consoude produit des fleurs tubulaires (en forme de tubes), en grappes pédonculées (avec des tiges) et scorpioïdes (en forme de scorpion), de couleur pourpre, violette ou blanche, qui attirent les pollinisateurs.

Elle pousse généralement dans les milieux humides et riches, aussi bien en Europe qu’en Asie. Mais, elle s’acclimate très bien partout, même si elle apprécie l’humidité.

Si vous glanez, vous pouvez en récolter des brassées entières quand arrive le printemps ! Elle pousse jusqu’en automne.

Les Grecs l’utilisaient déjà ! A l’époque, on l’employait surtout pour soulager les hémorroïdes ou les inflammations pulmonaires.

Depuis, ses utilisations se sont diversifiées (phytothérapie, cuisine, jardin), tant sa composition est riche.

 

Une composition riche

 

La consoude contient :

  • des protéines complètes (environ 5%) : intéressant pour les végétariens
  • des minéraux (potassium, silice) : intéressant pour le cœur et les os, notamment
  • des vitamines, notamment B 12 : pour booster l’organisme, mais, malheureusement pour les Vegans, elle n’est pas assimilable par l’organisme
  • du mucilage : un anti-inflammatoire
  • de l’allantoïne : un cicatrisant, un régénérateur des tissus
  • de l’acide rosmarinique : un anti-inflammatoire
  • des tanins : des antioxydants (polyphénols)
  • de l’amidon : source d’énergie
  • des phytostérols : des lipides végétaux
  • des l’asparagine : des acides aminés non essentiels qui entrent dans la composition des protéines
  • des alcaloïdes pyrrolizidines (j’en reparlerai par la suite)

La composition de la consoude ne peut qu’augurer des propriétés médicinales intéressantes.

 

Les propriétés médicinales de la consoude

 

Dans la consoude, sont utilisées les feuilles, mais surtout, les racines.

La consoude est utilisée en usage externe, sous forme de crème ou d’onguent ou de lotion, en massages doux. Vous pouvez en faire des cataplasmes. Son efficacité est assez rapide. Une heure après son application, les bienfaits se font déjà sentir.

Elle est efficace contre les ecchymoses, les contusions, les entorses, les fractures, les douleurs musculaires ou articulaires, les rhumatismes, les tendinites, etc. Elle permet aussi de traiter la lombalgie. C’est d’ailleurs ces propriétés qui lui ont donné son nom : « con-soude » !

Grâce à son mucilage et à ses tanins, elle facilite la cicatrisation, elle est donc anti-hémorragique et astringente. Il est toutefois déconseillé de l’utiliser sur une plaie ouverte, ce qui est assez contradictoire. Elle serait efficace contre les phlébites. Elle soulage les brûlures. Elle est adoucissante.

Je peux confirmer que la racine de consoude est efficace pour consolider les fractures. Il y a quelques années, Isabelle s’est fracturé le petit orteil (plâtrage impossible). Elle s’est remise rapidement grâce à des cataplasmes de racines de consoude (à mettre dans une gaze, car c’est collant, à cause du mucilage) et quelques séances de magnétisme effectuée par mes soins.

En usage interne, toujours grâce à son mucilage, elle est laxative (elle soulage la constipation) et expectorante (elle est donc efficace contre la toux, les bronchites). Elle permet de stimuler le système immunitaire (vitamines).

Toutefois, comme je l’indiquerais après, l’usage interne n’est pas conseillé…

Tout comme l’ortie, la consoude semble posséder mille vertus.

Toutefois, si vous vous êtes intéressé à la consoude, vous avez certainement lu qu’il était dangereux d’en consommer. Ces contre-indications sont-elles fondées ?

 

Des contre-indications fondées ?

 

Vous avez certainement lu qu’il était déconseillé de consommer de la consoude de façon quotidienne et prolongée, à cause des alcaloïdes pyrrolizidines qu’elle contient. Ces derniers sont très toxiques pour le foie.

Moi-même, j’ai pris peur quand j’ai lu ça, parce que j’adore la consoude. Mais, en me renseignant davantage, j’ai vu que cet alcaloïde était surtout présent dans les racines et qu’il fallait en consommer de grosses quantités pour courir des risques.

En outre, les habitants de certains pays de l’Est consomment très régulièrement de la consoude et ils ne semblent pas être plus malades qu’ailleurs.

Toutefois, comme je suis raisonnable, je continue à consommer de la consoude (en cuisine notamment), mais pas tous les jours et même pas toutes les semaines, et pas plus de 4 feuilles à la fois ! J’en limite donc ma consommation. Mon jardin regorge tellement de trésor que je peux très facilement manger autre chose aussi bon pour la santé (comme les orties) et diversifier mon alimentation ! Si j’avais un problème de foie, je crois que je m’abstiendrais évidemment d’en manger.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, je vous renvoie à cet article très complet de Tela Botanica : « Peut-on manger de la consoude ? » ( https://www.tela-botanica.org/2017/08/article8229/)

Pour la même raison, l’usage externe doit être limité à 3 ou 4 applications par jour, pour éviter que des pyrrolizidines ne se propagent dans le corps. Cela vous laisse quand même une sacrée marge.

Par prudence, la consoude est aussi déconseillée aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux enfants et aux personnes souffrant de maladies hépatiques (évidemment !).

Dernier conseil, si cela vous fait peur, n’en mangez pas ! C’est tout simple…

La consoude ne s’utilise pas qu’en phytothérapie. Elle se cuisine.

 

L’utilisation en cuisine

 

J’utilise la consoude dans mes plats. Bien que les racines soient consommables, j’utilise essentiellement les feuilles et les fleurs.

Les plus petites feuilles ainsi que les tiges tendres, ciselées, vous pouvez les intégrer dans vos salades.

Les plus grandes feuilles, vous pouvez les ajouter dans vos sauces, gratins, tartes, soupes, cakes, tartinades, etc. Le mucilage va jouer un rôle d’épaississant et va rendre vos préparations plus moelleuses.

Vous pouvez aussi en faire des beignets, en trempant les feuilles dans une pâte à crêpe (« la sole du pauvre » !). C’est un grand classique. Mais, je ne l’ai jamais fait, car il faut utiliser de la friture.

Vous pouvez aussi en faire des nems ou des aumônières : leur côté Velcro facilite grandement les choses !

Personnellement, j’associe très souvent la consoude aux orties et/ou à la bourrache, qui ont également un goût de poisson.

Les fleurs de consoude se mangent également, telles quelles. Elles ont un goût sucré. Pensez à enlever la tige dure à l’intérieur.

Si vous avez des poules, vous pouvez l’émincer et leur en donner. Cela leur fera le plus grand bien (notamment, au niveau de l’apport en protéines)… à condition que vos poules ne soient pas difficiles (comme les miennes !).

Voici, une dernière utilisation de la consoude : dans le jardin.

 

L’utilisation de la consoude au jardin

 

Vous pouvez l’intégrer facilement dans votre jardin pour en avoir toujours sous la main. Attention, elle se propage rapidement et facilement. Un seul pied, vous en redonnera de très nombreux au fil des années !

Si vous avez un petit jardin, vous pouvez vous procurer de la consoude Bocking 14 qui ne produit pas de graines.

Telle quelle, elle enrichit le sol en minéraux et oligo-éléments. C’est un bon activateur de compost.

Vous pouvez en faire du purin. C’est un engrais et un insecticide naturels (contre les pucerons). Elle favorise l’activité microbienne du sol.

Le purin de consoude se fait comme le purin d’ortie (http://ecolo-bio-nature.blogspot.com/2011/04/comment-faire-du-purin-dorties.html). Il faut le diluer avant de le répandre sur vos plantes, légumes ou arbustes.

La consoude constitue également un excellent paillage : ses grandes feuilles permettent de couvrir d’importantes surfaces.

 

Voilà, vous savez à peu près tout sur la consoude ! Faites-en bon usage.

 

A propos de l'auteur

katygawelik

Administratrice du site. Experte en cuisine saine, gourmande et végétarienne. Passionnée de cuisine.

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Je m’appelle Katy Gawelik, j’ai 50 ans.

Je suis obsédée par la cuisine, la cuisine saine et gourmande ! Tous les jours, je prends soin de mon corps et de la Planète !

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