Gandhi et le végétarisme
Pour commémorer la mort de Gandhi, survenue à la suite d’un attentat, il y a tout juste 70 ans, le 30 janvier 1948, voici quelques propos qu’il a tenu sur le végétarisme dans un discours qu’il a prononcé devant la Société Végétarienne de Londres, le 20 novembre 1931 :
“C’est le livre de M. Salt, Un plaidoyer pour le végétarisme (A Plea for Vegetarianism), qui m’a montré pourquoi, habitudes héréditaires mises à part, et en dehors de mon adhésion à un vœu que m’avait fait faire ma mère, il était bien d’être végétarien. Il m’a montré pourquoi ne pas vivre aux dépens de nos semblables-animaux était un devoir moral incombant aux végétariens. […]
[…] Ce sont [les] personnes qui deviennent végétariennes parce qu’elles souffrent d’une maladie ou d’une autre – c’est-à-dire en adoptant le pur point de vue de la santé – ce sont ces personnes qui en grande partie rechutent. J’ai découvert que pour rester fidèle au végétarisme un homme a besoin d’un fondement moral. […]
[…] J’ai constaté aussi que la santé n’était pas le monopole des […] végétariens. […] Dans le même genre d’idées, j’ai compris que l’homme devait manger avec modération et, de temps en temps, jeûner. Aucun homme ou aucune femme ne mange réellement avec modération ou ne consomme uniquement la quantité dont le corps a besoin et rien de plus. Nous sommes facilement la proie des tentations du palais, et, par conséquent, lorsqu’une chose est délicieuse, en prendre un morceau ou deux de plus ne nous dérange pas. Mais vous ne pouvez pas rester en bonne santé dans ces circonstances. J’ai donc découvert que, pour rester en bonne santé, peu importe ce que vous avez mangé, il est nécessaire de réduire la quantité de vos aliments et de réduire le nombre de repas. Devenez modéré ; péchez par insuffisance, plutôt que par excès. […]
Ce sur quoi je veux attirer votre attention, c’est le fait que les végétariens doivent être tolérants s’ils veulent convertir les autres au végétarisme. Adoptez un peu d’humilité. […] L’homme est plus que de la viande. C’est l’esprit dans l’homme qui nous intéresse. Les végétariens devraient donc avoir ce fondement moral – qu’un homme n’est pas né comme un animal carnivore, mais né pour vivre des fruits et des plantes que la terre fait pousser. […] Mais le fondement de mon végétarisme n’est pas physique, il est moral. Si on me disait que je mourrais si je ne consommais pas de bœuf ou de thé de mouton, même après avis médical, je préférerais la mort. C’est le fondement de mon végétarisme. […]
[…]Je pense donc que ce que les végétariens devraient faire c’est non pas insister sur les conséquences physiques du végétarisme, mais explorer les conséquences morales.[…]”
Pour conclure, voici quelques citations de Gandhi sur le végétarisme :
“La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés de la manière dont elle traite les animaux.”
“Je crois que l’évolution spirituelle implique, à un certain moment, d’arrêter de tuer les êtres vivants que sont les animaux, simplement pour satisfaire nos désirs physiques.”
“Jamais je ne consentirais à sacrifier au corps humain la vie d’un agneau. J’estime que, moins une créature peut se défendre, plus elle a droit à la protection de l’homme contre la cruauté humaine.”