Pourquoi l’iode est indispensable au bon fonctionnement de votre organisme ?
L’iode est un oligo-élément essentiel, indispensable au bon fonctionnement de votre organisme. Elle permet à la thyroïde de produire les hormones T3 (tri-iodothyronine) et T4 (tetra-iodothyronine).
Pour rappel, la thyroïde se situe à l’avant du cou, elle a la forme d’un papillon avec deux lobes et une partie centrale (l’isthme). Les hormones produites par la thyroïde permettent à tous les tissus de votre organisme de bien fonctionner.
Elles jouent ainsi un rôle, dès le fœtus, dans la croissance, dans le développement neurologique, dans le développement des muscles, dans la métabolisation des protéines, des lipides, des glucides et dans la consommation d’oxygène par les tissus. Ces hormones régulent aussi la thermogénèse (ce qui permet le maintien de votre corps à 37°) et jouent un rôle dans les dépenses énergétiques.
Les hormones varient suivant l’âge, le sexe, les cycles de la vie (comme la grossesse, l’allaitement ou la ménopause).
Ainsi, comme vous l’aurez compris, si vous êtes carencé en iode et si vous en avez trop, vous serez en mauvaise santé !
Vos besoins en iode varient en fonction de différents facteurs. Vous devez donc faire attention à en consommer suffisamment pour ne pas être carencé. Toutefois, vous ne devez pas non plus en consommer trop…
Toutes les infos proposées dans cet article vous sont données à titre indicatif, je vous conseille vivement d’aller consulter votre médecin avant de les appliquer.
Quels sont vos besoins en iode ?
Dès l’âge de 10 ans, la recommandation est de 150 microgrammes par jour selon l’Anses (Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Pour les femmes enceintes ou allaitantes, le taux monte à 200 microgrammes. Pour les enfants, le taux va de 80 microgrammes (1 à 3 ans), 90 (4 à 6 ans) à 120 microgrammes (7 à 9 ans).
Les sportifs, s’ils suent beaucoup, ont un besoin en iode similaire à celui de la femme enceinte, car l’iode part avec la sueur.
Pour info, les fumeurs ont un besoin en iode plus élevé, car la fumée inhibe l’absorption de l’iode par la thyroïde.
Où trouver l’iode ?
Quels sont les aliments riches en iode ?
Vous avez d’abord les sels de table : le sel fin (dont certains sont enrichis en iode) et non les sels de mer, que je consomme principalement ! Mais, il y en a aussi dans les poissons, les crustacés, les mollusques, les algues (toutes, mais le wakamé en contient le plus), les œufs (le jaune), les produits laitiers (les vaches lèchent des pierres à sel iodé) et les céréales (seigle ou avoine).
Attention toutefois à ne pas consommer trop d’algues si vous avez des soucis de santé comme un dysfonctionnement thyroïdien, des problèmes rénaux et cardiaques ou si vous vous supplémentez en iode. Certaines d’entre elles sont tellement riches en iode qu’un excès est vite arrivé !
En outre, certains aliments empêchent la fixation de l’iode par la thyroïde, comme le maïs, la patate douce, le chou, le soja, le millet, les cacahuètes, le navet, les radis, les feuilles de moutarde, l’ail ou l’oignon. Toutefois, ces effets indésirables sont fortement réduits par la cuisson.
Vous avez donc l’embarras du choix pour éviter les carences en iode.
Que se passe-t-il en cas de carence en iode ?
Cela entraîne un dysfonctionnement de la thyroïde avec l’apparition souvent d’un goitre (gonflement de la glande thyroïdienne), des troubles mentaux ou psychomoteurs, des troubles de la mémoire, des problèmes de fertilité et musculaires.
Chez l’enfant, cela peut entraîner du crétinisme (limitation de son développement intellectuel, psychologique et neurologique), accompagné parfois de surdité et de mutisme.
Au XIXème siècle, dans les régions montagneuses, il y avait beaucoup d’enfants retardés mentaux (les fameux “Crétins des Alpes“), tout simplement parce que le sol de ces régions était pauvre en iode. Ce crétinisme est irréversible.
Chez le fœtus, une carence en iode, surtout lors du premier trimestre de grossesse, peut être néfaste pour son développement.
En Afrique, par exemple, les carences en iode étaient très nombreuses, ainsi que dans certaines régions montagneuses du Pakistan, d’Italie, de Russie et d’Asie Centrale.
Fort heureusement, depuis le début du XXème siècle, dans les régions carencées en iode, une supplémentation a été mise en place. Cela a commencé en Suisse, suivie par les Etats-Unis. Toutefois, les pays en voie de développement ne sont pas logés à la même enseigne !
Dans les pays développés, les carences sont rares. Seules les femmes enceintes sont souvent carencées. Cela peut entraîner de la prématurité, de la mortalité à la naissance, du crétinisme. Si vous envisagez d’avoir un enfant, pensez à faire contrôler votre taux d’iode. Votre médecin le fera certainement… En effet, au cours des 3 premiers mois du fœtus, la thyroïde n’est pas formée, donc le bébé dépend des hormones de sa mère.
Attention, n’allez pas vous bourrer de sel ! Cela entraînerait des conséquences fâcheuses sur votre santé, comme l’hypertension.
Si vous consommez régulièrement des produits contenant de l’iode (sans excès), vous ne courrez aucun risque de carence.
Toutefois, ne vous réjouissez pas trop vite. Depuis quelques années, les carences en iode refont leur apparition. Cela est certainement dû aux campagnes qui incitent à consommer moins de sel ! C’est un peu le serpent qui se mord la queue ! Selon l’OMS, 25 % des Hommes seraient carencés en iode.
Des études montrent que les habitudes et certains régimes alimentaires entraîneraient une carence en iode. C’est le cas, par exemple, des régimes végétariens. Enfin, là, prêchant pour ma paroisse, je pense que ces végétariens ont surtout une déficience dans leur façon de composer leurs repas ! En effet, il suffit de continuer à manger des œufs (comme je le fais avec ma cane et ma poule) et de consommer régulièrement des algues pour éviter les carences.
Si vous êtes Vegan et si vous craignez les risques de carence en iode, surveillez régulièrement votre dosage en iode dans les urines (iodurie).
En outre, l’iode pourrait être un traitement efficace contre la maladie fibrokystique du sein (nodules douloureux dans les seins).
Enfin, comme vous le savez, depuis le début de la guerre en Ukraine, on parle de risques d’attaque nucléaire. Les centrales nucléaires peuvent également connaître certains incidents… En cas de survenue de problèmes de ce genre, une personne dont la thyroïde est saturée en iode se protégera plus facilement de la radioactivité !
D’où la nécessité d’avoir des pastilles d’iode chez soi quand on habite près d’une centrale nucléaire ou, quand, malheureusement, le dirigeant d’un pays menace de lancer ses bombes nucléaires sur nous. Bon, pour que les pastilles soient efficaces, il ne faut pas que la bombe ou que la centrale nucléaire explosent trop près ! 😉
Il paraît que la France a suffisamment de réserves de pastilles d’iode pour tout le monde. Des distributions près des centrales nucléaires sont déjà effectuées, mais il semblerait que certains lots de pastilles soient périmés ! Si c’est comme pour les masques, on n’est pas sorti de l’auberge ! 😉
Vous devez donc craindre la carence en iode, mais l’excès est également néfaste.
Que se passe-t-il en cas d’excès d’iode ?
Cela entraîne un dysfonctionnement de la thyroïde : l’hyperthyroïdie, qui a des conséquences sur le cœur et les reins. Elle entraîne aussi des diarrhées et des céphalées.
La dose maximale recommandée par l’Anses est de 600 microgrammes pour l’adulte et 300 microgrammes chez les enfants de moins de 10 ans.
Comme vous le voyez, l’iode n’est pas anodin ! Quand vous préparez vos repas, pensez à ajouter quelques aliments riches en iode, sans pour autant tomber dans l’excès. Tout est une question d’équilibre !
Dans ma prochaine publication, je vous donnerai quelques-unes de mes recettes pour faire le plein d’iode…
