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Pesticides : les agriculteurs conventionnels (non bios) se moquent-ils de nous ?

Pesticides : les agriculteurs conventionnels (non bios) se moquent-ils de nous ?

Les agriculteurs conventionnels manifestent ces derniers jours car ils trouvent que l’Etat leur impose des réglementations qui les empêchent de faire leur travail correctement.

L’une d’entre elles concerne l’épandage des pesticides.

La Loi d’Avenir agricole, qui a été discutée le 24 juin par la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée Nationale et le sera en seconde lecture à l’Assemblée Nationale les 7 et 8 juillet prochains, prévoit notamment l’interdiction de cet épandage dans les champs situés à moins de 200 mètres des habitations.

Les agriculteurs ne sont-ils pas tombés sur la tête ?

Quand on écoute ces revendications, on se demande si les agriculteurs ne se moquent pas de nous ou s’ils ne sont pas tombés sur la tête.

Comment peuvent-ils rejeter le fait que l’Etat veuille protéger les populations proches des champs qu’ils traitent très régulièrement avec des pesticides qui sont dangereux pour la santé et l’environnement, comme l’attestent depuis de nombreuses années des études sérieuses et indépendantes ?

A-t-on affaire à des personnes sensées ou uniquement cupides, qui ne voient que la perte de revenus qu’engendrerait une telle mesure ?

Dans tous les témoignages que j’ai entendus, pas un agriculteur conventionnel n’est venu dire qu’il serait peut-être possible de se passer des pesticides pour continuer ainsi à cultiver leurs champs, situés à moins de 200 mètres des habitations.

Non, ce que l’on entend, c’est des choses du genre :

« on ne peut pas se passer des pesticides » ou

« rien ne pousse sans les pesticides »…

L’Etat complice des agriculteurs ?

Et, ce qu’il y a de plus alarmant, c’est que l’Etat n’est pas en reste. Le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, hier (mardi 24 juin), sur RTL, a voulu rassurer les agriculteurs en colère en disant que cette limite des 200 mètres ne concernaient que les écoles, les maisons de retraire ou les bâtiments publics et qu’il pourrait y avoir des aménagements.

Et, encore une fois, à aucun moment, il n’a dit que les agriculteurs pourraient éventuellement, le cas échéant, se passer des pesticides pour se conformer à l’éventuelle nouvelle réglementation !

Non, apparemment, dire que les pesticides sont mauvais pour la santé et l’environnement et qu’il faudrait les supprimer, est tabou.

Pourtant, Stéphane Le Foll s’intéresse aux modes d’agriculture bio. Il a visité le 20 juin l’exploitation de Jacques Morineau (à Chantonnay (Vendée)), agriculteur bio pionnier de l’agroécologie en France, “un mode d’agriculture robuste et autonome”. Il veut même en faire la clé de voûte de la Loi d’Avenir Agricole.

Encore une fois, l’Etat semble reculer, face aux agriculteurs. Les bonnes idées découlant du Grenelle de l’Environnement sont bien loin.

 

Pour terminer, en me mettant à la place des agriculteurs conventionnels, j’arrive à les comprendre.

Ils n’en peuvent plus face aux différences de réglementation qui existent entre les différents pays européens, notamment. Pour ne parler que de l’Espagne, elle exporte en France ses cochonneries alors que les agriculteurs français n’arrivent pas s’aligner face à leurs prix très bas.

Je comprends parfaitement qu’ils n’arrivent plus à s’en sortir et qu’ils en ont marre. Mais, ce qui me chiffonne le plus, c’est qu’ils ne cherchent pas à changer, qu’ils veulent toujours produire plus, en utilisant encore et toujours des pesticides et autres intrants chimiques

Alors, que pouvons-nous faire ?

En fait, c’est le consommateur qui a le pouvoir. S’il refusait d’acheter les cochonneries venant d’Espagne ou du Maroc, s’il consommait local, s’il voulait acheter plus de bio, les agriculteurs, j’en suis certaine, se feraient un plaisir de produire ce que le consommateur lui demande.

D’autant plus que les agriculteurs bios arrivent à gagner correctement leur vie grâce à la vente directe notamment.

Tant que le consommateur se contentera de produits médiocres, sans savoir comment ils sont produits ou d’où ils viennent, la situation des agriculteurs français ne changera pas.

Et ne me dites pas que manger sain et bio coûte cher, je vous prouve le contraire tous les jours sur mes blogs !

A propos de l'auteur

katygawelik

Administratrice du site. Experte en cuisine saine, gourmande et végétarienne. Passionnée de cuisine.

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Je m’appelle Katy Gawelik, j’ai 50 ans.

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