Les pesticides sont partout ! Comment y échapper ?
Les pesticides ont envahi depuis longtemps notre environnement et nos assiettes ! Tous les fruits et légumes, cultivés de manière conventionnelle, en contiennent.
Mais, c’est quoi un pesticide ?
Pour faire simple, je pourrais dire que c’est une cochonnerie ou un poison. En fait, les pesticides sont des substances utilisées en agriculture pour lutter contre des organismes nuisibles aux cultures. C’est un terme générique qui regroupe les fongicides, les herbicides, les parasiticides, les nématicides, les bactéricides, etc.
Voici un état des lieux des pesticides en France. Il existe bien des solutions pour y échapper, encore faut-il les appliquer…
Les pesticides sont partout !
Tous les ans est publiée la liste des fruits et légumes les plus contaminés.
En 2014, les plus contaminés sont : les Pommes, les Fraises, le Céleri, les Épinards, les Nectarines, les Concombres, les Myrtilles, la Laitue, les Pêches, les Petits pois, les Pommes de terre, les Piments, les Poivrons, le Raisin et les Tomates cerises.
Ils peuvent contenir de 13 à 15 pesticides différents !
Le record semble être détenu par la pomme qui est traitée, en moyenne, avec 35 pesticides !
Les lobbies pro-santé et environnementaux d’Amérique du Nord et européens nomment ces différents fruits et légumes « Les 12 salopards« . Ils font partie de « The Dirty Dozen ».
Pour vous rassurer, il existe également une liste des fruits et légumes les moins contaminés : l’Ananas, les Asperges, les Aubergines, l’Avocat, les Champignons, le Chou, le Chou-fleur, le Maïs doux, les Oignons, la Mangue, la Papaye, le Kiwi, le Pamplemousse, le Melon et les Patates douces.
L’Inserm, l’EWG (Environmental Working Group) ou l’association Pesticide Action Network PanEurope sont tous d’accord sur ce point.
Pourquoi utiliser autant de pesticides ?
Marché mondial des pesticides
Les pesticides chimiques ont connu un véritable essor au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.
Leur utilisation n’avait qu’un seul et unique objectif au début : augmenter les rendements pour compenser la pénurie alimentaire due à la guerre. Par la suite, la course aux rendements n’a cessé de devenir une obsession au fils des années.
Produire toujours plus pour gagner toujours plus d’argent !
Pour une fois, la France détient un record. C’est le pays européen qui utilise le plus de pesticides : 75000 tonnes par an ! C’est le 3ème utilisateur mondial après les Etats-Unis et le Japon !
Les agriculteurs conventionnels français estiment d’ailleurs qu’ils ne peuvent pas faire autrement que d’utiliser des pesticides ! Ils ont peur de perdre du rendement sur leurs exploitations. Pour plus de précisions sur ce point, je vous renvoie à un de mes précédents articles : “Pesticides : les agriculteurs conventionnels (non bios) se moquent-ils de nous ?“
Les dangers des pesticides
Les pesticides sont dangereux pour l’environnement (pour l’eau, les sols, pour la biodiversité) et pour la santé.
Les premiers touchés sont, évidemment, les agriculteurs et leurs familles. Ils sont en première ligne parce que ce sont eux qui épandent les pesticides dans leurs champs (jusqu’à 50 traitements parfois).
Le film de Jean-Paul Jaud : « Nos enfants nous accuseront » décrit de manière très émouvante l’impact des pesticides sur les familles d’agriculteurs.
Différentes études ont prouvé que les pesticides ont des effets sur le système nerveux, provoquent des cancers, agissent sur le système hormonal, entraînent des infertilités et des malformations congénitales, provoquent des irritations de la peau, des yeux et des poumons, seraient une des causes de la maladie de Parkinson et d’Alzheimer, provoqueraient l’hyperactivité chez les jeunes enfants, etc.
En mars 2015, l’OMS a incriminé 5 pesticides chimiques, dont le Roundup. Il était temps !
Depuis déjà pas mal de temps, le Pr Séralini se bat pour prouver que les pesticides dans leur entier, c’est-à-dire, pesticide + adjuvants, sont dangereux pour la santé. Monsanto a bien essayé de le museler, mais il continue ses recherches, tant bien que mal. Il semble être entendu…
L’Inserm a publié une expertise collective intitulée « Pesticides : effets sur la santé », en 2013, où elle conclue qu’il existe bien « une relation entre la survenue de certaines maladies et l’exposition aux pesticides », même s’il est nécessaire de préciser les choses.
En avril 2015, Greenpeace a publié un rapport intitulé : « Santé : les pesticides sèment le trouble » , dont voici la conclusion : « C’est pourquoi il paraît nécessaire et urgent de réduire et, dans la mesure du possible, d’éviter toute exposition humaine à des produits chimiques dangereux.
Dans le cas des produits chimiques agricoles, nous allons devoir repenser totalement notre système agricole afin d’éliminer l’exposition aux pesticides de synthèse et protéger la santé des personnes subissant une exposition élevée et/ou des groupes vulnérables, tels que les travailleurs agricoles et les enfants, mais également de la population dans son ensemble, ainsi que des écosystèmes sauvages. »
Le pire, dans tout ça, c’est que les effets néfastes des pesticides se transmettent de génération en génération. Ainsi, même si un enfant n’est pas exposé aux pesticides, il peut en être la victime si son grand-père a été exposé. Son patrimoine génétique est touché…
Pour illustrer l’impact des pesticides sur la santé, je vous renvoie au film de Marie-Monique Robin : “Notre poison quotidien“ .
Je ne résiste pas non plus à vous remettre la vidéo de ce producteur conventionnel d’oignons qui refuse de manger ses propres oignons, préférant produire, dans son potager, des oignons bios !
N’oubliez pas l’effet cocktail !
1 résidu de pesticide reste 1 pesticide, surtout si on les accumule !
Le grand argument des défenseurs des pesticides est que ces derniers sont bien présents dans les fruits ou les légumes mais dans de très petites quantités. Donc, pour eux, le risque de contamination est minime.
C’est ce que déclarait, en 2014, l’EFSA. Elle s’est voulue rassurante en indiquant que « 97,4 % des échantillons analysés étaient conformes aux limites maximales de résidus de pesticides autorisés dans les produits alimentaires dans l’Union Européenne ».
Oui ! Mais relisez bien la phrase. Il n’y a rien qui vous choque ?
En relisant, on se rend compte que les fruits et légumes analysés contiennent bien des pesticides. Ils ne dépassent pas la norme autorisée, c’est tout.
Ces données de l’EFSA sont alarmantes quand on tient compte de l’effet cocktail. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, l’équation est simple = 1 résidu de pesticide + 1 résidu de pesticide + 1 résidu de pesticide + 1 résidu de pesticide, etc. = de nombreux pesticides à la fin de la journée, de la semaine, du mois, de l’année ! Donc, les résidus de pesticide accumulés sont forcément très dangereux.
Pourtant, il est possible d’échapper aux pesticides.
Comment échapper aux pesticides ?
- Laver les fruits et les légumes pour diminuer la quantité de pesticides. Ne les faites pas tremper, cela ne sert à rien : les pesticides restent dans l’eau de trempage ! Le bicarbonate de soude ou le brossage semblent être assez efficaces, mais pas à 100 %. Vous pouvez éplucher vos fruits et légumes, car la plupart des pesticides se trouvent à la surface du fruit ou du légume. Mais, c’est difficile pour une fraise ou une cerise ! Et, surtout, en faisant cela, vous enlevez la plus grande partie des minéraux.
- Se tourner vers le bio. Chose tout à fait envisageable car, contrairement à ce que l’on entend partout, ce n’est pas si cher. Il restera toujours la pollution extérieure… En plus, si au niveau européen, les normes de production changent et deviennent moins contraignantes, cela deviendra difficile de manger du « vrai » bio dans quelques années.
- Produire ses propres fruits et légumes de manière naturelle. Mais là, vous n’échapperez pas non plus à la pollution extérieure. En tout cas, c’est largement moins pire que la culture conventionnelle !
- Inciter les agriculteurs conventionnels à ne plus utiliser de pesticides, en se tournant vers l’agriculture biologique, l’agro-écologie… Ce n’est pas gagné. Certains agriculteurs sont encore bornés car ils pensent que leurs rendements vont forcément diminuer ! C’est là que le consommateur doit entrer en jeu et refuser d’acheter les fruits et légumes remplis de pesticides en achetant du bio ou en cultivant lui-même. Marie-Monique Robin (« Les moissons du futur », « Le Monde selon Monsanto » ou « Sacrée croissance ! », etc. ou Jean-Paul Jaud (« Nos enfants nous accuseront » ou « Severn », etc.) ont déjà montré, à plusieurs reprises, dans leurs films, qu’il était possible de produire autrement, en respectant l’environnement et la santé des Hommes.
- Permettre aux chercheurs de faire leur travail correctement et ne pas les museler quand ils font des recherches pour dénoncer l’impact des pesticides sur la santé, comme cela a été le cas, notamment, pour le Pr Séralini.
- Faire en sorte que l’Etat se bouge un peu plus. Depuis 1999, a été mis en place un programme incitatif de recherches « Évaluation et réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides ». Ses buts sont : « (1) acquérir une meilleure connaissance du devenir des pesticides dans l’environnement et de leurs effets ; (2) proposer et évaluer de nouvelles approches en vue de réduire l’utilisation des pesticides et/ou les risques associés ; et (3) fournir des éléments de connaissance et/ou des outils susceptibles d’être transférés dans un délai raisonnable, notamment aux acteurs de la gestion de l’environnement. » Wahou ! un programme alléchant mais depuis qu’il a été mis en place (rendez-vous compte en 1999 !), presque rien n’a vraiment été décidé. Si, des mesures ont été prises pour interdire les pesticides dans les espaces verts, en 2017 et dans les jardins, en 2020. Pour ce qui est de l’agriculture, les lobbies agro-industriels semblent être encore bien trop influents pour que des changements apparaissent.
- En finir avec Monsanto, Bayer et Cie ! Je sais je rêve, mais un jour, qui sait ?…
Des solutions existent bien pour échapper aux pesticides dans les fruits et les légumes. Mais, le problème, c’est que les pesticides sont partout, notamment dans l’eau ou dans le sol. Il est donc difficile d’y échapper complètement. D’autant plus que de nombreuses autres sources de pollution existent.
En tout cas, essayez de faire en sorte d’avaler le moins de pesticides possibles, vous limiterez un peu les risques de contamination.
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